POPA CHUBBY: Big, Bad And Beautiful Live (2016)



Popa Chubby a toujours été un fabuleux guitariste qui déménage en concert. Il le prouve une fois de plus avec ce double live enregistré à Montpellier, témoignage d’un excellent show. L’artiste new-yorkais décline tous les rythmes du blues et du rock, maîtrise toutes les techniques de la guitare et balance des solos incendiaires en cascades. Il a opté pour une section rythmique classique (basse, batterie, claviers) qui le soutient efficacement dans ses envolées de six-cordes. Ce double album contient pas moins de vingt-sept titres et, s’il est impossible de tous les commenter, on peut se rendre compte de la grande classe du père Popa à travers les moments les plus intenses de sa prestation. Dès l’intro du rock « Working class blues », on sent que ça va cartonner et le solo de gratte bien rock'n’roll confirme cette impression. Popa Chubby envoie également un solo impressionnant sur le morceau funky « Stoop down baby ». On a aussi droit à du boogie (« One leg at a time ») et à un slow bluesy avec un solo virtuose alternant gammes majeures et mineures (« Same old blues »). « I don’t want nobody », un instrumental Texas blues avec une guitare bavarde et joyeuse, évoque le regretté Stevie Ray Vaughan. Popa Chubby envoie un super solo mélodique sur « Life is a beatdown », nous gratifie d’un bon boogie blues (« Blues bearing down ») et fait une incursion au pays de la « surf music » avec « Chubbfatha medley ». « Take me back to Amsterdam » emprunte encore au Texas blues avec une gratte diablement rock'n’roll. Et puis, la surprise ! Un petit hommage aux Rolling Stone avec « Love in vain » (en fait, un titre de Robert Johnson), « Brown sugar » (repris de façon plus nerveuse) et « Wild horses » (une reprise sincère et poignante, agrémentée d’un splendide solo de slide mélodique). Ajoutons à cela un boogie speedé (« Cafeine and nicotine »), deux bons rocks (« Daddy played the guitar and Mama was a disco queen » et « The finger bangin’ boogie ») et un blues lent plein de feeling (« People’s blues »). L’album s’achève sur un slow instrumental (dont l’intro est exécutée en « violoning ») qui nous montre tout le talent de guitariste du Big Man. Pas de doute possible ! Un concert de Poppa Chubby, ça cartonne !

Olivier Aubry